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Chroniques en Vrac
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  • Pour partager mes préférences musicales sous forme de chroniques semi-hebdomadaires, de coups de coeur en coups de gueule ; un intérêt certes limité, mais qui pourrait peut-être se révéler utile, à vous comme à moi.
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Chroniques en Vrac
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30 mars 2007

Nothing Ventured Nothing Gained

pieceofcrapAu risque de passer pour un méchant élitiste aux yeux des fans en période pré-pubère, je préfère annoncer, je vais déverser ma bile. Parce qu'enfin je vais pouvoir donner mon avis sur ce groupe clermontois qui a su profiter à la fois de la tendance 70s actuelle ainsi que du statut d'un de ses membres pour percer dans le monde de la variété. Après avoir attendu que la fine équipe sorte son premier album et surtout qu'on en parle dans les médias, je prends donc finalement ma petite plume acérée destinée spécialement à ces sous-groupes type Naast qui polluent l'atmosphère culturelle. Ceux qui n'aiment pas les boulets rouges peuvent sortir (ça tire de partout et dans tous les sens, vous voilà prévenus). Explicit lyrics ! Le contenu de cette chronique peut choquer les plus jeunes lecteurs. Rock 'n roll.

Il était une fois The Elderberries. Une bande de jeunes garçons au passé légendaire décide de monter un groupe à Clermont-Ferrand. Comme tout lycéen amateur de rock, nos jeunes skaters ont une préférence marquée pour Led Zeppelin, Pink Folyd et consorts, dont ils arborent souvent les tee-shirts. Il manque alors au projet un batteur, trouvé rapidement en la personne de Yann, petit ami de Morgane aka la fille du duo Cocoon (folk), et accessoirement fils à maman, laquelle s'occupe d'une boîte de production (qui produit Cocoon, ça va de soi). Le hasard fait bien les choses puisqu'ils trouvent immédiatement des premières dates intéressantes après l'enregistrement et la production hâtive de leur single (et quelques bons coups de piston bien placés). Ils créent leur site web où tous les copains copines du collège peuvent exercer leurs talents prosélytistes à propos des jeunes prodiges, dont le pouvoir de sucrer toute critique négative (ou même modérée) est employé sans concession sur le livre d'or. Dès lors, tout va pour le mieux, de bons échos dans le hall des lycées répandent la nouvelle d'une première partie des Datsuns et même un concert à l'Elysée Montmartre ! Wahou trop cool les kids.
Jusque là, peu de choses à reprocher : c'est vrai, même s'ils se la pétaient un chouilla, cela demeurait assez fun pour tout un chacun de relever les indices tendant à montrer une bien joyeuse bande d'assistés. Enfin, tout le monde a le droit de s'amuser un peu...
Seulement, quand l'amateurisme ringard prend le pas sur la recherche et le talent, et que l'entreprise devient lucrative, on peut lâcher les loups et sortir quelques critiques mordantes. Car c'est la semaine dernière que tout s'est accéléré derechef : chroniqués chez Ruquier (arf!) comme étant de la bonne musique rafraîchissante, voilà-t-y pas qu'on les retrouve en B.O. du prochain film français pour ados, Hellphone, bouse sans nom mêlant les ingrédients subtils d'un American Pie à l'histoire originale d'un téléphone portable possédé par des forces étranges (Salomone est tombé bien bas). Vous noterez la présence d'un making of sur youtube ou encore le tee shirt du jeune héros skater sur le trailer.
Quel joli coup marketing pour les Clermontois ! Mais alors donc, quelle musique proposent-ils ?

Allons voir la page myspace. Cliquez sur stop avant de vous énerver. Qu'observe-t-on ?

On nous parle d'ovni international multiculturel sur leur myspace (si, si, ils ont osé ! partez pas tout de suite c'est un vrai sketch). On nous parle d'influences rares : Stooges, Ramones, et surtout AC/DC et Led Zeppelin. On nous parle d'un bûcheron derrière les fûts (là ils nous sortent leur spécial !).  On nous montre une pochette sauce 70s. On nous montre des types habillés à la mode beauf des 70s. On nous montre des bouteilles de bière casées dans le studio, des clips, des making of en veux-tu en voilà. Bref, on nous vend un produit commercial présenté sur un plateau argenté de dithyrambes effusives, et ce n'est pas tout. On a le droit à un beau site en Flash avec tout plein de trucs de promis pour frimer à la récré.
Inutile de le préciser, voici réunis tous les ingrédients de la daube commerciale, soupe innommable destinée aux jeunes détenteurs de iPod, marketing colossal comparé à leur somme de talent ; imaginez le dispositif qui se cache derrière, pour qu'en quelques temps, ils passent d'une première partie à la vente du single OST d'un film nazebroque. Les thunes pour la réalisation de l'enregistrement, la pochette, le merchandising, jusqu'au concours Elderberries. A croire que bientôt on pourra coller des vignettes sur le frigo des parents : cinq membres à collectionner plus un sticker collector, le nom du groupe qui brille et tout le tralala. Trop tendance.
Car il faut bien le comprendre, ce dont on ne parle pas, c'est l'inexistence absolue d'originalité. L'absence de tout talent remarquable mais un style dénué de rage, pas même d'implication, juste de l'horrible image stéréotypée du rock qu'ont nos parents et certains conservateurs. Ce dont on ne nous parle pas, c'est le plagiat honteux du groupe de Bon Scott, les riffs vieux de trente piges pour un groupe qui se veut jeune, et surtout la portée de leur message qui n'a d'autre effet que de redessiner les contours d'une caricature scandaleuse du rock.

Comment alors accepter une telle condescendence du milieu ? Ce n'est pas en parachutant une phrase (« Ces cinq gamins cherchent d'abord à s'amuser et à jouer ») comme une goutte d'huile dans un torrent d'éloges que l'on peut crédibiliser une telle approche marketing ! Pourtant, force est de constater que le groupe est un véritable moteur à piston. Album du mois sur Rock Mag, critique quasi-arbitraire sur les Inrocks, j'en passe et des meilleures. On propulse les premiers venus en tête des charts dans une hypocrisie sans nom. C'est exactement la même chose que d'être chroniqueur radio et aimer les Kissinmas parce qu'on a la chance de connaître le claviériste. C'est bidon, chiqué, et ça va pas leur empêcher de s'engraisser. Nothing Ventured, but Something Gained.

Futile, caricatural et niais : c'est sûr avec cet album, les Elderberries font pas les choses à moitié.

Note générale : 05/20

*** Si vous aimez, essayez... ***

... de changer de registre.

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Commentaires
B
C'est dingue comment cette chronique peut faire du bruit. Un truc écrit comme Smaïn avec un brin de Dieudonné, bref un sketch qui devait pas aller péter bien loin.<br /> <br /> Je vais quand même rebondir sur ce commentaire plutôt constructif : la vision qu'ont certains gens de Clermont-Ferrand, je m'en fous un peu. J'aurais même coeur à penser que c'est bien loin d'être formidable d'être issu des mêmes terres que les Elderberries. Je crois encore moins que ce soit un argument de drague valable (j'ai bien noté le second degré malgré tout).<br /> La plupart des gens que je cotoie à la fac ou d'autres milieux s'accordent sur un point : les Elderberries c'est plutôt naze voire pas glorieux. Et au contraire, c'est pas parce que la hype va s'intéresser à un rip-off d'AC/DC qu'on va être fiers de cela.<br /> <br /> Deuxième point de désaccord, au-delà de la simple question de goût : Clermont-Ferrand est une ville suffisamment attractive, il ne faut pas se leurrer. Le problème reste que pour le moment, l'expression des jeunes n'est pas encore favorisée par la ville.<br /> <br /> Clermont a les moyens mais ne se les donne pas. Les Elderberries feront peut-être bouger deux trois trucs, mais je ne crois pas que beaucoup de monde vienne dans notre ville pour faire un pélerinage. ;)
S
J'aime le rock, j'ai plus de 22 ans (ce qui est fortement discriminant dans ce milieu), j'ai les cheveux courts (je les avais long quand j'étais fan de Mudhoney mais ça fait plus de 15 ans) et j'habite Clermont.<br /> Des Elderberries je ne connais que le fameux single évoqué dans la chronique. Certes, je ne vous mentirai pas : ça ne m'a pas donné envie d'en savoir plus. Ceci étant dit et même si je suis complètement prêt à admettre que ce disque n'a strictement aucun intérêt artistique, qu'il ne fera jamais parti de mes disques de cheveux ni de mon jardin secret, je crois qu'il faut voir ce genre de projet, non pas comme un groupe de rock mais plutôt comme une opportunité qui dépasse largement le domaine du rock. Je m'explique : Paris a les Naast et autres Plasticines... Ils sont de facto beaucoup plus cools du fait de leurs origines géographiques qu'un groupe de Clermont-Ferrand, ville sympathique mais souffra t d'une image désastreuse de nids à beaufs perdu au milieu de nulle part. Or voilà un produit coolissime qui fait s'enflammer les cours de lycée de tout le pays et on devrait cracher dans la soupe. Avec les Elderberries, Clermont-Ferrand devient "the place to be", le club des ouvreurs et Clermont Communauté devrait les associer aux campagnes de communication de la ville.<br /> Regardez Perpignan, ville de merde s'il en est : les atroces Hushpuppies ont fait de cette ville la Mecque du revival garage pour ados en colère !<br /> Alors ne boudons pas notre plaisir, après tout personne ne nous force à écouter les elderberries. Mais quand une jeune et souple aolescente vous regardera les yeux écarquillés parce que vous lui apprendrez que vous venez de la même ville que les elderberries, là où précédemment vous n'aviez droits qu'à railleries et quolibets, vous remercierez ces sympathiques ado chevelus.
C
Si je puis me permettre, étant directement évoqué(je suis le claviériste des Kissinmas) par cette diatribe anti-Elderberries peu originale et dont la brutalité m'attriste, je voudrais signaler que je ne suis pas sûr de saisir en quoi me citer interesse qui que ce soit...<br /> <br /> De manière générale, quand je lis ce genre de tentative de chronique, ça me donne plutôt envie d'écouter le disque vilipendé.
B
Sorsha, déjà je te remercie d'avoir vu que ce n'était que de la copie. Maintenant, il s'agit de regarder les groupes ne serait-ce qu'à la fête de la musique pour s'apercevoir que ce genre de formations ne perce généralement pas, puisqu'il s'agit uniquement de s'amuser. Beaucoup de jeunes de 15-17 ans jouent du hard rock. C'est aussi peut-être l'un des styles les plus simples à jouer, et cela marche bien puisqu'en plus, cela donne un côté rebelle ;)<br /> <br /> Quant au style, c'est juste une question de goût. Admirer des types aux tee shirts Pink Floyd est loin d'être le mien, c'est tout !<br /> <br /> Et pourquoi personne ne prend cette chronique au second degré ? arf.
S
Vraiment trop nul comme critique. Bien sur que les Elderberries n'ont pas d'originalité. Bien sur qu' ils se contentent de copier les Stooges, les Ramones, AC/DC, Led Zeppelin ... Mais ils le font avec un talent fou et ça c'est pas donné à tout le monde. Vous pouvez citer beaucoup de groupe actuels qui font ce genre de musique ? Vous croyez vraiment que c'est facile de balancer un bon hard rock à 18 an, qui un jour deviendra surement digne des années 1970 ?Conbien d'entre vous peuvent jouer ainsi ? Avoir ce style ?
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