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Chroniques en Vrac

Chroniques en Vrac
  • Pour partager mes préférences musicales sous forme de chroniques semi-hebdomadaires, de coups de coeur en coups de gueule ; un intérêt certes limité, mais qui pourrait peut-être se révéler utile, à vous comme à moi.
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Chroniques en Vrac
Archives
30 avril 2012

Je continue à écrire, quatre ans plus tard, mais autre part.

Nouveau blog. Lancé depuis plus de deux semaines, je reprends l'écriture d'articles.

L'adresse à suivre : http://offthebeatentracklists.wordpress.com/

Musique, cinéma, BD, et autres. Parfois du partage. Un ton moins désinvolte, que voulez-vous on vieillit.

J'espère pouvoir faire tenir le projet sur la durée.

Je reprendrai peut-être, à un moment donné, certaines chroniques de ce blog. Revues et corrigées ?

J'espère vous voir bientôt là-bas. N'hésitez pas à laisser des commentaires.

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6 juin 2008

Tribute

Je dédie cet espace blogulaire à mon ami PL, qui a écrit ce poème qu'on savourera comme un far breton.

En bouche, la rive du continent,
Qui couche les navires tel le vent,
Semble créer mais reproduit
Au commencement, il y avait la pluie

Tombe en vagues, en extrémités
Aussi glacées que la Tranquillité
L'étoffe se déploie, s'étale, s'étend
La pelote décroît, s'étiole, s'évente

Mille pièces, mille opercules
Chaque tresse est une péninsule
L'œuvre ne tient qu'à un fil
Les nœuds sont si fins, si fragiles

Les Voiles se tordent et gonflent
Sous le poids de l'ouragan,
Sous les toits où le feu ronfle,
Où éclaire le phare sur l'océan

Le Rhythme se répète en saccades
Les Golfes reflètent la rade
La Gorge gobe l'esquif pêcheur
Et sur les Récifs coule la douleur

Les larmes salées et amères
Noient l'écluse dans sa chair
Sur le mouchoir de dentelle submergé,
Une mer d'huile et un petit chalutier

Une mer de dentelle

Pas mal hein ? Le dawg a encore frappé. N'hésitez pas à donner vos impressions, il a publié un ou deux textes pour Folio. Je pourrai en diffuser davantage très bientôt !

14 mai 2008

"No Comment"

mursblancs

19 avril 2008

De Michel Ocelot à Masami Akita

Drôle de titre, n'est-ce pas ? Cela semble tiré par les cheveux, ce qui est précisément le cas. Où veut-il encore en venir, celui-là ? C'est bien simple. Mon premier est le créateur du long métrage d'animation Kirikou. Mon second est quand à lui à l'origine du premier album de Kikuri. Mon tout est bien tordu, je l'avoue !

keiji_haino_merzbow


KIKURI est le nom donné au projet rassemblant officiellement pour la première fois Keiji Haino et Merzbow sur un album qui vient à peine de sortir sur le label canadien VICTO. Pas un enregistrement studio bien sûr, les amateurs l'auront compris, puisque les Canadiens sont spécialisés dans la publication de concerts du Festival International de la Musique Actuelle, ayant lieu chaque année à Victoriaville, avec des programmations de folie. 2007 n'aura pas échappé à la règle (on retiendra le live de Borbetomagus + Hijokaidan, ou encore Anthony Braxton, My Cat is an Alien, tous frais et dispos sur le site de Victo), et la première performance en double-fourche des deux icônes de la noise japonaise n'a pas fait exception à la règle.

Dix ans après le fameux live de Fushitsusha, voici venir Pulverized Purple, plus d'une heure de noise qui va faire trembler les oreilles des fans, avec des titres prometteurs comme "By Mischance That Soul I Devoured was a Transparent, Vertical Blues" ou ceux à rallonge tels que "That Which Will Rise from Death Here Tonight Will Go Hand in Hand with a Glittering Echo Burdened with the Sin of Joy" (ouf). Du Haino tout craché. Reste à savoir si le contenu va être à la hauteur de ce que présage un tel évènement... je compte bien me le procurer tôt ou tard (même si la pochette a une tronche de bootleg comme d'habitude), et en parler ici le moment venu.

10 avril 2008

Keiji Haino - Soul's True Love [魂の純愛]

Les amateurs de Haino sont plus nombreux qu'on ne le croit. En réalité, il est populaire surtout en France et aux Etats-Unis. Afin de toucher le public anglophone, j'ai décidé de rédiger le message d'aujourd'hui dans la langue la plus internationale, pour qu'un maximum de personnes puissent avoir accès au contenu. Petit descriptif pour ceux qui ne parlent pas anglais : je viens mettre à disposition sur mon blog la version mp3 d'un coffret rarissime d'enregistrements primitifs de Keiji Haino. Pourquoi ? parce qu'il s'agit d'un des documents les plus difficiles à dénicher pour quiconque en dehors des frontières du Japon, qu'il s'agit de plus de quatre heures de performances live et studio des années 70 et qu'il me semble que bon nombre de fans attendaient l'occasion de creuser de ce côté-ci. Bien entendu, ces quatre disques sont quasi-introuvables sur le marché. Le coffret n'a plus été édité depuis sa sortie en 1995 à tirage très limité. Ce partage des fichiers digitaux ne devrait donc pas porter préjudice à l'artiste, au contraire, il permet aux fans d'avoir encore plus à se mettre sous la dent sans devoir dépenser une fortune sur eBay, comme je viens de le faire. N'hésitez pas à m'envoyer mails ou commentaires pour tout remerciement ou toute réclamation. Avant cela toutefois, j'ai remarqué qu'il n'y avait pas eu de "dossier portrait" sur Keiji Haino, alors qu'il s'agit d'un de mes artistes de coeur. Voilà donc l'erreur corrigée avec une première partie qui, je le pense, situera précisément le personnage. J'ai écrit cette bio pour last.fm, mais tant qu'à faire, autant faire valoir ce que de droit !

hainocool


Né en 1952 à Chiba, JP, Haino Keiji (灰野敬二) est un musicien d’improvisation particulièrement porté sur le bruitisme. Il est impliqué dans bon nombre de projets depuis son « explosion médiatique » des années 1990, favorisée notamment par Thurston Moore ou John Zorn, et propose donc une discographie bien fournie. On le considère aujourd’hui comme une figure de proue de l’underground nippon.
Après avoir suivi des cours de théâtre et de musique d’improvisation dans les années soixante (à l’instar de jeunes artistes japonais épris de liberté), Haino fonde Lost Aaraaff en 1970, groupe à tendance free jazz rappelant l’énergie de Cecil Taylor. Cette première expérience le marque à vie, l’adrénaline le poussant à des états de transe incontrôlables ; poussés par leur propre énergie, ils commettront des excès dont Haino ne veut plus entendre parler - comme le sacrifice d’une volaille sur scène, qui a fait de lui un végétarien. A l’époque, déjà vêtu de noir de la tête aux pieds, Haino ne cherche plus à exprimer que sa nature.

hainoicecreamLost_Aaraaff__1971_

Il fonde par la suite son projet de longue haleine, le power band Fushitsusha, dont les premiers témoignages live datent de 1978. Cette formation laisse libre court à l’esprit « rock » de Keiji Haino, en grand amateur de Blue Cheer ou des Doors, et délivre un rock psychédélique lourd et torturé. De longs morceaux extatiques comme des parodies de guitar hero en slow motion. En concert, Fushitsusha ne mise pas sur le talent ou la maîtrise des instruments, mais sur l’accumulation d’énergies à la recherche d’une symbiose dynamique. C’est ainsi que le line-up change au fil du temps ; leur période faste (1989-1993) est marquée par la sortie de leur premier double album live, intitulé par son numéro de catalogue (PSF3/4) ou « 1st Live », référencé comme l’un des meilleurs albums de rock japonais jamais sortis.

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Passionné de musique de troubadour et du traditionnel asiatique, Keiji Haino lance son premier LP en 1981 : « Watashi Dake? » qui marque le début d’une carrière solo prometteuse, en avance sur son temps. Des enregistrements plus primitifs existent, témoignant de son affirmation de caractère : alors que Merzbow est considéré aujourd’hui comme le pape de la noise, c’est en 1973 que Keiji Haino semble créer de nulle part le style harsh noise (cf. disque 3 du coffret « Soul’s True Love », ou le live « Ama No Gawa »).
Dès lors, Haino n’aura de cesse de renouveler son répertoire, touchant à de nombreux styles auxquels il ne manque jamais de laisser son empreinte particulière ; explosions de noise (« I Said, This is the Son of Nihilism »), musique traditionnelle (« Tenshi No Gijinka », « Nijiumu »), vielle à roue (« The 21st Century Hard-y Guard-y Man »), solo de batterie (« Global Ancient Atmosphere »), guitare acoustique improvisée (« Hikari Yami Uchitokeaishi Kono Hibiki), power electronics (« Uchu ni Karamitsuiteru Waga Itami »), blues (« Black Blues ») ou d’autres ovnis absolument inclassables… tous réunis autour de sa voix, qu’elle soit rauque, gutturale ou simiesque, ou bien angélique, damnée, aérienne.

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Au sein de ses différents projets (Nijiumu, Knead, Black Stage), il développe un univers musical sombre, du néo-traditionnel introspectif aux expérimentations avant-gardistes. Porteur d’une quête spirituelle, il cherche à dialoguer avec l’univers, ne supportant pas la moindre chose « en ordre » ; la notion du vide « ma » prend toute son ampleur chez ce personnage, qui considère sa musique avant tout comme une symbiose, pas comme de la simple improvisation. Inutile de revenir sur ce qu’il a déjà fait : il considère son parcours comme un défi de chaque instant, un itinéraire dans le monde sonore. Keiji Haino voudrait explorer les sons ; retirer leur « couleur » ; changer leur « forme ». Malgré cela, il reste critique envers lui-même et ne pense jamais avoir véritablement évolué depuis ses débuts.
On le trouve aujourd’hui aux côtés de nombreux artistes, comme John Zorn, Mike Patton, Christian Marclay, Peter Brötzmann, Tatsuya Yoshida, Kan Mikami, Kazuki Tomokawa, Boris, Merzbow, Sitaar Tah!...

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PURPLE TRAP - SOUL'S TRUE LOVE [BOX SET]


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To all international visitors, welcome back on this blog! Today is a very special day. As some of you might know, Keiji Haino is one of my favourite artists; I can never get enough of his works. so each album found in digital format on the web is like a Christmas present. His albums are definitely hard to find, and hunting them on eBay can be very expensive. Now fans, rejoyce! Lately, I won a difficult auction for one of the rarest releases amongst Keiji Haino's discography. Four discs featuring seminal solo works as well as Lost Aaraaff or Fushitsusha: the box set is called "Soul's True Love", released under the Purple Trap label. Even those who know well about Haino don't know very much about it. It is the darkest side of Haino.

This 4-CD Boxset features the following:

pt_001PT-001 LOST AARAAFF
Concert from the Genyasai Festival
1 叫喚地獄 (Hell of Screams)     29:02
2 最後の審判 (The Lost Judgement)     29:11
Recorded 1971.
Here's an historic recording from free jazz project Lost Aaraaff, classic  tracks, very similar to PSF's Lost Aaraaff. It is the complete session.

pt_002PT-002 - KEIJI HAINO
Suite Reverberation: The Third Heart
1 突き出された七つめの心臓 (The Seventh Heart Projected)     1:37
2 聖獣の恥じらい (Blushes of the Holy Beast)     8:14
3 霞んでゆく君が居たというこの時間と香り (Dimming, the Time and Scent Where Once You Were)  5:12
4 この憂鬱な一言はいずこから (From Whence This Melancholy Word?)     0:51
5 忘れ去られてゆく輝いた孤独 (Glittered Solitude Fades From Memory)     12:33
6 まだ輝いた孤独が関係性を保っていた頃 (When Glittered Solitude Still Preserved the  Connectedness)     3:07
7 今にも消え入らんとする我が実体 (Even Now my Being Attempts to Vanish)     1:14
8 これほど染みついてしまっている懐疑性をいたわることのできるのは君かな?(Are You the One? The One Who Can Console Skepticism Stained This Deep)     1:31
9 溢れ出た優しさという種族の残党 (The Remnants of a Tribe Called "Tenderness Overflowed")     2:06
10 我が故郷,灰色の太陽が昇る地を訪ねたとき (When I Visited my Home, the Land Where a Gray Sun Rises)     5:34
11 地底の神々と美意識の密約 (The Secret Pact Between Beauty-Awareness and the Gods of the Underworld)     10:47
12 さらにさらに黄昏の中に (Further, Further Into the Twilight)     2:26
Solo recordings made between 1969 & 1972 (harmonica, vl, vc bounchenette,  mandolin, flute, xylophone, generator)
Haino is experimenting with lots of instruments, digging its way to neo-traditionnal music. Fanatics should listen: it's rare due to the huge range of unusual instruments used for this recording. It's like a primitive version of Beginning and End, Interwoven, more violent though, recommended for lovers of Watashi dake?.

pt_003PT-003 - KEIJI HAINO
Suite Reverberation: Forest of Spirits
1 組曲言霊~第一楽章:まばらになってゆく自分自身の記憶を追いゆく言霊 (1st Movement: The Reverberation That Pursues Its Own Growing Sparse Memories)     23:42
2 同~第二楽章:下界に色彩を感じ始めている言霊 (2nd Movement: The Reverberation That Becomes Aware of Colours in This World)     16:41
3 同~第三楽章:水の中に滲みたいと望む言霊 (3rd Movement: The Reverberation That Wishes to Blur in Water)     6:35
4 同~第四楽章:すべての力を自分自身の中に取り戻そうとする言霊 (4th Movement: The Reverberation That Attempts to Take Back All Energy Into Itself)     26:36
Solo recordings from 1973; 4 tracks - 73 minutes.
This one is very different from the other. It is good aerian stuff, though you are not given any information about how it was played. Those who enjoyed both The 21st Century Hard-y Guide-y Man and So, Black Is Myself should pay attention to this disc. It may also capture the earliest harsh noise experience, along with Ama No Gawa!

pt_004PT-004 - FUSHITSUSHA
[Untitled]
1 無駄ということと1×1=?という認識の決戦 (The Decisive Battle Between that Called "Futility" and the Understanding that "1x1=?")     13:50
2 滴り落ちる一粒の神経 (A Drop of Nerves Falls)     8:07
3 浴びせかけられた誉れなる屈辱の部屋で… (In a Room Where I am Showered with Honoring Insults)     28:43
4 今があるだけ~ここに居る~あいつは生きている~みんな同じ (All There Is Is Now - Being Here - He Lives - Everyone the Same)     17:17
Recorded in 1978.
A non "standard" performance. Excellent, but raw as hell. I read on an excellent blog it was one of the very first Fushitsusha recordings back to 1978. Guitar blows, voice solos and a last track recalling Les Rallizes Dénudés' momentums.

You will find another review on this excellent blog: Arcane Candy, as well as a fantastic overview of Haino's solo career, collaborations and Fushitsusha experience.

I've decided to share it with you: that's right, you will find here some links to download the whole box set! I am not used to do that, but it is rare and OOP, and I know some people who will appreciate this upload, for sure. I tagged the music as much as I could, in order to give you the best thing possible. It's been quite a hell of a work to gather informations, rip the CDs, scan the artwork and so on; but here you are, a good-quality share (.flac files would have been far too big)... a  must-have finally available for a large audience.

LINKS @ VBR MP3

http://rapidshare.com/files/106496163/Keiji_Haino_-_Soul_s_True_Love__4cd__MP3_VBR.part1.rar.html
http://rapidshare.com/files/106461131/Keiji_Haino_-_Soul_s_True_Love__4cd__MP3_VBR.part2.rar.html
http://rapidshare.com/files/106477188/Keiji_Haino_-_Soul_s_True_Love__4cd__MP3_VBR.part3.rar.html
http://rapidshare.com/files/106490096/Keiji_Haino_-_Soul_s_True_Love__4cd__MP3_VBR.part4.rar.html

PW: n/a

Please leave a comment!
Please buy some records! amazon.com .fr .de .co.uk

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3 avril 2008

Klaus Dinger - RIP

Il nous a quitté par suite d'insuffisance cardiaque. Premier batteur de Kraftwerk, fondateur mythique de Neu! et de La Düsseldorf, Klaus Dinger est décédé le 21 mars dernier. Il aurait eu 62 ans quatre jours plus tard.

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monde de merde

31 mars 2008

Record geek

Aucune nouvelle depuis plusieurs semaines sur ce blog, et ce pour plusieurs bonnes raisons. Au lieu de faire plein de petites news chaque semaine, je m'étais dit qu'avant avril il faudrait actualiser la page en donnant quelques infos personnelles et musicales, puis proposer quelques petites photos. Avant toute chose, commençons par le commencement (en voilà une belle phrase).

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Je suis rentré en France mi-février après 5 mois en Erasmus à Valladolid. Ma moyenne semestrielle devrait avoisiner les 11,7 ; c'est loin d'être exceptionnel, mais à cela s'ajoute un 18,2 en cours espagnol de musique populaire et urbaine, pour ce second semestre de troisième année, avec le plus gros coefficient possible. L'autre bonne nouvelle, c'est que Michelin m'embauche cet été en tant qu'emploi vacances - mais cela aura valeur de stage pour valider mon S6. Autrement dit, la licence ne sera qu'une formalité maintenant, ce qui est un grand soulagement. J'ai repris les cours le 3 mars, et cela se passe plutôt bien. Je suis plus studieux que les années précédentes, ce qui ne gâche rien, mais explique le point mort niveau chroniques. Seul point noir au tableau universitaire : quatre heures de cours le samedi matin pendant 5 semaines, et des partiels très tardifs (début juin) qui m'empêcheront d'aller voir quelques concerts intéressants.

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Cela amène naturellement aux évènements musicaux des prochains mois. Mélomanes, réjouissez-vous, on va être gâtés.

Devo : le 3 juin, la Villette Sonique, Paris
Plus d'infos
Shellac : les 5-6-7 juin, respectivement Bordeaux, Nantes et Paris
Attention la date à Paris s'annonce énorme avec Melt-Banana et Mission of Burma
Plus d'infos

Avec tout cela, les fans de musique japonaises pourront noter le 24 avril 2008 : Japanese New Music Festival - Point FMR, Paris, festival qui accueillera sept groupes différents, basés autour de trois grands messieurs de l'underground nippon : Yoshida Tatsuya, Tsuyama Atsushi et Kawabata Makoto. Oui oui, vous avez bien lu, et voilà le programmme.
http://www.xsilence.net/forum-115ll210142l0.htm (merci Matthieu)

Enfin, du 11 au 13 septembre 2008, KAN MIKAMI sera en concert à Londres, au Cafe OTO ! Attention, pour ceux qui auraient l'occasion d'y aller, tout ce qui concerne ce type a tendance à partir très vite, donc places à réserver dès que possible si vous en avez l'occasion. Bande de veinards.

Mais un des grands évènements musicaux de l'année, c'est aussi le nouveau line-up de Fleshouse. Formé en 2007 à Lyon par Moon, Adrien et Tom, leur musique à fleur de peau est influencée par la mouvance noise des 90s : Shellac, Slint, The Jesus Lizard. Ce groupe de "rock bancal" trituré est rejoint en mars 2008 par Ben, un batteur de renom. Ensemble, ils forment une équipe soudée autour de l'amphétamine reptilienne. Si vous voulez voir ce power band novateur, ne zappez pas le rendez-vous du mois prochain : le 12 avril au Sonic, à Lyon, en ouverture d'un petit festoche avec les copains KDM et Katawumpus.

fleshouse

Trêve de plaisanteries : j'ai donc trouvé un groupe avec qui jouer, dont le gratteux est un de mes meilleurs potes, il y a de cela à peine un mois. Tom écrit des textes sympas, Moon a de bons petits riffs et Adrien est passé à la guitare ; à quatre les compos commencent vraiment à avoir de la gueule. Sur le myspace du groupe (www.myspace.com/fleshouse), les démos datent vraiment et la qualité de son est pas la meilleure à espérer (et ce n'est pas moi à la batterie...). J'attends de voir si on a la possibilité d'enregistrer le concert avec la console, ce serait bon signe.
Plus d'infos sur le festival "C'est en Avril qu'on Devient Forgeron" : ICI.

Et puis pourquoi ne pas partager quelques photos avec vous d'objets qu'on trouve assez rarement sur le web - et par définition, quasi introuvables ailleurs. Je joue donc au record geek en vous présentant deux de mes objets les plus rares, et pour le moment, ceux que j'affectionne particulièrement, autant pour la qualité du contenu que pour la beauté de l'objet.

BOREDOMS - Vision Creation Newsun [Boxset]

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(édition limitée : inclut un tee shirt modèle unique et un sticker collector ; la boîte contient un détecteur optique qui joue un sample de grenouilles et criquets, sensible à la lumière ; et puis un CD introuvable ailleurs avec un live des Boredoms de 30min suivi d'un morceau inédit qui aurait vraiment eu sa place dans l'album de base, croyez-moi !)


FUSHITSUSHA - PSF3/4 [1st 2xLP]
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(premier pressage de 1989 sur le label PSF, limité à 1000 exemplaires numérotés à la main ; ici, #906 ; disques en état NM-, pochette VG+, avec le petit papier qui certifie que ça date bien de presque 20 ans)

Pour finir, sachez que Keiji Haino et Tatsuya Yoshida sortent deux albums cette année : Uhrfasudhasdd, prévu très prochainement sur Tzadik (sans date précise), mais aussi Hauenfiomiume, sorti le 25 mars sur le label du batteur et qui sera aussi disponible sur le catalogue du label zornien dès le joli mois de mai. Vous pouvez commander ce dernier en allant sur la boutique officielle de Yoshida : MAGAIBUTSU Ltd.

 

8 février 2008

Yasushi Ozawa - RIP

Le bassiste attitré de Fushitsusha, membre actif des groupes Marginal Consort ou East Bionic Symphonia, est décédé avant-hier. Une ombre s'efface parmi les ombres. La nouvelle est tombée sans faire de bruit. Elle a été communiquée sur un forum spécialisé par Alan Cummings, encyclopédie vivante de la scène bruitiste japonaise depuis bien des années. Je me doute bien que personne ne connaissait vraiment ce type et que la plupart des gens se foutent royalement de sa carrière, mais j'en suis bien attristé ce soir.

Difficile désormais d'imaginer une quelconque relève aussi talentueuse que lui, qui au-delà de la musique était connu pour être doué d'une immense sympathie. Une interview des membres de Fushitsusha au début des années 90 a été traduite en anglais sur ce site : noise.as, dans laquelle Yasushi Ozawa témoigne de son expérience avec Keiji Haino au sein de la formation noise-rock. Il aura accompli de nombreux exploits sur la majorité des albums du catalogue officiel, notamment les deux premiers double-live, pas moins.

La discographie de East Bionic Symphonia se limite à un album live de 1976, petit bijou de free improvisation. N'hésitez pas à en écouter un bout, de même que Marginal Consort, projet plus récent avec Chie Mukai, qui avait sorti un album en mars 2007.

31 janvier 2008

Peter Brötzmann – For Adolphe Sax + Machine Gun

adolphsaxLongtemps j'aurai laissé de côté le jazz. Je me souviens encore de mes 15 ans, quand mon frangin écoutait du Stan Getz et que j'enclenchais la lecture de ma cassette Hits France 2001. Pauvre époque où je considérais le jazz comme dépassé - quand il m'arrivait seulement d'y penser, lorsque je disais fratricidement qu'une bonne chanson faisait quatre minutes, pas une douzaine. Séquence révélation : j'ai eu mon époque NRJ. J'étais jeune, j'allais au lycée, ce n'est pas la barbe mais bien mon acnée qui me démangeait au quotidien ; machinegunje n'avais alors aucune réflexion bien critique sur ce que je faisais, trop occupé entre mes cours, le handball et mes différentes activités musicales (soit la quasi-totalité de mon temps libre). Aujourd'hui, en regardant le chemin parcouru depuis environ trois ans d'écoute, je m'aperçois de ce que peut donner un geeking bien propre, conçu dans les règles de l'art et nourri au jour le jour avec soin et dévotion. Bien m'en a fait, le jazz m'est devenu incontournable quand mon corps ne supporte plus le gavage intensif de noise. Le free en particulier. Une grande figure s'est détachée peu à peu, je l'avais vue venir du pays des Teutons. Peter Brötzmann a commencé à me séduire il y a un an de cela, et comme toute relation, nous y sommes allés lentement et sûrement. Il m'a pardonné mes aventures avec d'autres fréquentations libertaires, et en bons libertins, nous sommes devenus librement inséparables.

Si on me demandait de ne choisir qu'un album de ce géant de presque 70 ans, sans doute possible mon choix se porterait sur le redoutable Machine Gun de 1968, la formation en octet la plus puissante que j'ai pu écouter à ce jour. Malgré tout, comment paser à côté de ce magnifique album qu'est For Adolphe Sax ? Impossible. Parce qu'en plus d'offrir un peu d'histoire, cet enregistrement témoigne des premiers pas musicaux de Brötzmann. Ainsi, nous voilà partis pour parler de deux choses à la fois.

Resituons le contexte : le free jazz prend toute sa dimension aux Etats-Unis dans les années 60, avec en têtes de file de grands messieurs comme John Coltrane, Eric Dolphy, Ornette Coleman, Sun Ra, Pharoah Sanders ou encore Anthony Braxton. C'est l'expression libre par le jazz, quand la musique transcende la simple prestation et l'élève à un rang spirituel... et politique, idéologique. Parmi les grands, Albert Ayler, qui sort en 1964 le démoniaque Spiritual Unity, symbole d'une folie monstrueuse qui éclate au grand jour. Son saxophone, bras armé du musicien, tempête et crache comme jamais, impétueux, fougueux ; pourtant, l'instrument se situe bien loin à l'origine d'une telle torture des notes. Adolphe Sax en fut pourtant le père aux alentours de 1850, donnant à l'Europe la primauté de son emploi ; c'est avec Coleman Hawkins notamment que surgit la démocratisation du saxophone... aux States bien évidemment, dans la mouvance jazz du début des années 50. Dès lors, saxophone rimera avec jazz et son développement.
Le free jazz s'est rapidement trouvé comme compagnon outratlantique la free improv (l'improvisation libre). L'avant-garde européenne, qu'on considérait parfois comme dépassée par les évènements, n'en a pas moins réagi de plus belle et de concert avec le contexte géopolitique de l'époque ( la guerre du Nam, dude). Mouvement contestataire dans lequel l'art pictural se trouvait aussi bouleversé et fortement compromis. Peter Brötzmann est au début des années 60 un peintre aux caractères agressifs, ne trouvant pas son expression dans la peinture. Il y a eu sans nul doute un déclic quelques années plus tard, un choc avec le free jazz extrême de Albert Ayler. L'unité spirituelle, portée par la musique libre, passa dans ses oreilles et lui insuffla l'idée de se lancer dans l'expression sonore de la violence, qu'il souhaitait voir surgir aussi formidablement que celle du diable de Cleveland. Alors que s'éteint le Trane en 1967 (en laissant derrière lui des preuves de son terminus LSD comme l'incroyable trip de Om, bijou furieusement barré), le relais traverse l'océan et laisse exploser le talent de Brötzmann au cours d'une représentation en trio, à l'occasion d'une galerie sur l'art. Laissant un public terrassé, interrogé, peut-être même meurtri.

For Adolph Sax est donc un hommage rendu au créateur du saxophone, comme si après un long voyage à l'étranger, il revenait sur le vieux continent éveiller les esprits et animer les ardeurs terribles de l'avant-garde contestataire européenne. Le morceau titre laisse présager le champ de bataille qu'ouvrira Machine Gun, dans une formation en trio laissant plus de place à la respiration auditive. Claquements de caisse claire, suraigüs inflexiblement envoyés à notre figure - comme autant de punchs à la Sugar Ray Robinson, courts grincements épileptiques ; entre gazouillis mécaniques et vrombissements gluturallo-mélodiques, pêches de cymbales, frottements acharnés de contrebasse, le cocktail explosif est déjà réuni sur cet enregistrement historique.
Comparons maintenant cet album avec son successeur : le premier prend  forme dans l'expression de libertés extrêmes ; il est un remerciement à l'instrument, à son créateur, bouleversant. Seulement voilà, Machine Gun fait mieux/pire. C'est l'effet gorge profonde. La puissance sonique quadruplée, un complexe harmolodique dynamisé par les attaques « intempestives » (ici, mélioratif) de Herr Brötzmann, son altesse poutrantissime. La pochette nous prévient. Ecouter cet album, c'est s'imaginer une attaque massive de sons, des AK-47 Kalachnikov pointées vers nos oreilles, rakatakatakata dans les bunkers et plus encore ; c'est une pluie de bombes, un largage de napalm, un remake du Biên Biên Phu. Obus, cratères, les huit compères paraissent comme huit cent fantassins, survolés par des forces aériennes et leurs moteurs bruyants, appuyés de massifs chars d'assaut, dans un enfer de notes torturées et tortueuses et de grands éclats. C'est l'assaut final à la rencontre de l'improvisation libre, sans arrêt, un "feu (sonore) continu" nourri par des tirs automatiques.

Ca vous paraît un peu trop fort ? Ah, mais mon bon monsieur, quand on s'invite à la table de Brötzmann, c'est pas pour faire la fine bouche, genre gourmet tiré à quatre épingles. On s'asseoit là en faisant frotter sa chaise contre le sol, on fait claquer les couverts et tomber la porcelaine de Limoges. A la bonne franquette, le maître de maison est pas à ça près, nom d'une pipe. Comment, on serait mal élevés ?... non !...

On aime juste exercer notre liberté.

Note générale For Adolphe Sax : 19/20
Note générale Machine Gun : 21/20

*** Si vous aimez, essayez... ***

 Die Like a Dog Quartet - Little Birds Have Fast Hearts, No. 1

19 décembre 2007

Plus d'infos à Sunflancisco

Le nouvel album live des Boredoms sort aujourd'hui, conformément à ce que j'avais marqué dans ma précédente news sur Yoshimio. Ouf de soulagement, cette fois il s'agit bien des Vooredoms et pas de je-ne-sais-quel Yamamoto Seiichi et compagnie. Ce qui sous-entend que depuis aujourd'hui, on a quelques infos supplémentaires et deux extraits de cette nouvelle sortie officielle.

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D'abord, Live at Sunflancisco est un DVD agrémenté d'un CD et pas le contraire. Comme il n'est rien indiqué de bien fameux sur les sites anglophones, on peut juste tirer la conclusion qu'il s'agirait d'un document témoignant de leur tournée 2005 aux Etats-Unis. L'étape californienne a donc été filmée, mais aucun extrait n'est disponible pour le moment, pas plus qu'une indication de la durée. J'ajouterai en commentaires toute information complémentaire à ce sujet.
Pour ce qui est du DVD, je crois que EYE n'a pas fini de nous servir sa soupe DJ. Les deux pistes de "l'album" semblent être des anciens morceaux compilés à la va-vite sur une galette qui laissera filer à peine plus de dix minutes de découpage-remix batteristique. Soit un EP dont les extraits disponibles sur le site de vente HMV ne garantissent rien de bien exceptionnel si l'on considère DJ PicaPicaPica, les Rebore Volumes et autres transeries en séries signée sa seigneurie Yamataka.

Il me semble en effet que ce soit un poil trop. Reste à voir la qualité de tournage du DVD pour déterminer si ce concert à San Francisco est un must-have ou juste de quoi remplir les poches de ton groupe préféré.

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