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Chroniques en Vrac
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  • Pour partager mes préférences musicales sous forme de chroniques semi-hebdomadaires, de coups de coeur en coups de gueule ; un intérêt certes limité, mais qui pourrait peut-être se révéler utile, à vous comme à moi.
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Chroniques en Vrac
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5 juin 2007

Live Report : 02/06/07 [Oxbow + Sungod Motel]

oxbowDes pélos attendaient ça depuis un bon siècle, on est au courant : les voilà désormais rassurés, le concert aura bel et bien été un véritable succès. Beaucoup de monde au rendez-vous,et public de connaisseurs s'il vous plaît. Des vieux de la vieille aux tee-shirts classieux, des membres de groupes prestigieux de l'underground lyonnais comme Ned ou Bästard, et presque aucun déchet (babos, hype et compagnie) pour gâcher cette petite fête. Tout ce beau monde sur la péniche intimiste du Sonic, devenue un lieu incontournable pour les noiseux du 69, devant le Ground Zero (malgré la prochaine date prévue).

Comme d'habitude, si le concert était prévu pour 20h30, il aura fallu attendre encore une bonne heure et demie pour que Sungod Motel ouvre la marche : groupe du coin tendance noise blues symphonique. Symphonique parce que violon (ouais c'est comme ça, ça donne un côté classe). Une formation rock avec une petite blonde violoniste pour accompagner un gratteux dans ses petits assauts noisy bien sentis ou dans de grandes chevauchées expérimentales, entre larsens et frottements de cordes qui venaient apaiser la dureté de précédents plans secs et cassants. Si le chanteur et le bassiste faisaient étrangement penser à Kad et Olivier (pas taper), le batteur sosie de Josh Homme laissait quant à lui présager à son tee-shirt Black Sabbath Vol.4 les quelques passages hard blues aux frontières du stoner qui laissaient se libérer la pression d'ambiances plus torturées, généralement bien développées malgré quelques accrocs. Quelques décalages à peine sentis car au final il s'agissait d'une très bonne première partie bien calée, qui a eu le mérite de balancer son meilleur morceau pour la fin et on ne peut que les en remercier. Excellent.

IMG0029

(désolé pour les photos, c'est ce qu'on appelle un flou artistique pas voulu)

Eugene Robinson était auparavant resté sur le quai, probablement à discuter avec quelques fans, tout comme l'avait fait à 20h30 ce maniaque Niko Wenner, un bon quart d'heure à accorder ses grattes. Il préparait son matos alors que mon pote et moi entrions à peine dans la place, déboursant le paf pour se faire gentiment tatouer le poignet ; Eugene était encore à l'intérieur et s'occupait un peu de l'étalage de goodies.
Petite parenthèse : quitte à soigner l'affreux geek qui m'accompagnait, je témoignerai de sa classe qui lui rapporte +1000 points de légende : Moon a reconnu Robinson dès le départ, alors même que je pensais que ce type ne faisait que lui ressembler vaguement. Sa nouvelle coupe plaquée sur le côté n'avait pas dupé la circonspection intuitive de Moon qui se faufila directement vers lui pour s'épancher sur tel ou tel bouquin de monsieur en fan sociable et spirituel (gloire à son féroce accent américain). Il s'est avéré que bien loin d'être la bête qu'il est sur scène, ce type est véritablement sympathique, ouvert au dialogue et à la vente de tee-shirts. Je dis ça puisque mon pote aura réussi à lui demander par trois fois de lui garder de côté un taille S pour la fin du concert. De toute façon Eugene sait ce qu'il fait : après le show avec juste une veste de costard sur le dos il serait de nouveau au stand pour promouvoir comme il se doit le nouveau The Narcotic Story, tout frais et disponible depuis peu. Owbox devine bien qu'ils sont appréciés en France, et dès minuit et demie les fans conquis pouvaient s'adapter sans problème aux prix affichés.

Revenons à nos moutons. Sur les coups de 23h30, le plus costaud des frontmen a donc traversé la foule pour rejoindre l'estrade illuminée sur laquelle venaient de s'installer ses musiciens ainsi qu'une forte odeur d'encens, délice nasal qui se répandait dans la boîte à sardines comme première phase d'un rituel musical. Les premiers sons s'échappent et déjà Eugene commence à se désaper pour un strip tease chaud bouillant qui s'étalera le long du concert ; à la joie des spectateurs, les membres d'équipage vont faire tanguer la péniche en nous servant leur noise expérimentale à grands coups de dissonances dans le pif emmenées par un Greg Davis survolté, avec à la barre le Capitaine Black, férocement en transe dès les premières secondes. Au grand dam de la fofolle hystérique du premier rang, le strip ne sera pas intégral, mais plutôt un genre de Full Monthy à la Mister Hyde, bercé par quelques frottements érogènes et autres masturbations plus que suggérées.

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La perche du micro entre les jambes, Eugene Robinson n'est pas du genre à garder son micro dans son slip mais plutôt à hurler à mort des lyrics à peine compréhensibles. Enfin si, il aura bien enfourné le micro dans le calbute, mais c'était histoire de débarrasser son marcel de la transpiration ! Quarante-cinq minutes de programme chamanique auront été suffisantes au largage de grosses compos bandantes pour un show que l'on qualifiera de dévoué. L'image qui reste scotchée à ce live reste un groupe vidé de toutes forces, la transpiration attaquant leurs instruments en plus de leurs vêtements : savoir dépasser le stade de la simple prestation et transcender la musique par sa dévotion, cela donne une âme au show. Et un show qui a une âme, ça ne se troque pas.

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"Le meilleur rituel musical que j'aie vu de ma vie !", dixit Moon qui aura préparé cette phrase pour la ressortir sur un plateau d'argent à Eugene après l'achat de son tee-shirt taille M (eh oui) histoire de faire sourire ce grand chanteur sympathique et talentueux.

Même si sa nouvelle coupe n'a pas fait l'unanimité et qu'on doit avouer qu'il a pris un peu de gras depuis 1992, j'en connais peu qui seraient allés le lui dire après une telle démonstration de force, à la fois sauvage et captivante. De toute façon, la plupart des spectateurs en avaient pris plein les yeux, et quoi de mieux qu'un petit There Comes Dudley pour réviser ses classiques après une si bonne soirée.

Merci Oxbow. Vous avez fait refuser du monde à l'entrée, et ça c'est classe.

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Commentaires
B
@Nuttyone : bon très bien j'accepte cette notation avec plaisir, héhé.<br /> <br /> @Mighty : du coup on avait un magloire nazi au Sonic et ça aussi ça troue les fesses (si je puis me permettre) !!
M
Eugéne a pris cher niveau muscles. Il aurait pas du arrété la muscu.<br /> Par contre sa nouvelle coupe de Adolf lui sied a merveille.
N
Je pense que c'est très honorable vu que c'est pas vraiment fait exprès! ;)
B
merci c'est peu de choses :)<br /> j'obtiens une bonne note pour l'originalité ?
N
j'aime bien les photos :)
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