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Chroniques en Vrac
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  • Pour partager mes préférences musicales sous forme de chroniques semi-hebdomadaires, de coups de coeur en coups de gueule ; un intérêt certes limité, mais qui pourrait peut-être se révéler utile, à vous comme à moi.
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Chroniques en Vrac
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20 janvier 2007

After Dinner – Paradise Of Replica (Paradise Of Remixes)

afterdD'aucuns pourraient prétendre que je suis (ndlr : j'étais...) dans une période japonaise. A ceux-là, je tiens à leur préciser que je répondrais impérieusement, et sans aucune hésitation : « ...oui, et alors ? ». Parce que c'est tout bonnement le pied ! D'abord de par l'originalité des compositions, la nature des structures, mais surtout par la redécouverte de tout un pan de la musique. S'intéresser un minimum à l'histoire de la musique japonaise « moderne » (j'entends par-là depuis leur ouverture sur le monde et, il faut l'avouer, leur occidentalisation) est un acte fondamental pour comprendre le glissement progressif depuis l'avant-garde d'hier à la musique nouvelle qu'on connaît aujour'dhui. After Dinner demeure pour certains une icône de la musique nipponne, une référence indubitable ; il est donc tout à fait normal d'avoir droit de nos jours à une réédition de Paradise Of replica, incluant quelques petits remixes.

Précisons avant toute chose que After Dinner est un groupe à part entière, que l'on pourrait classer rapidement et sans réflexion comme un ovni de plus dans le paysage musical des lointaines contrées du pays du soleil levant. Certes, à ceci près que la grande réussite de Haco, chanteuse et leader féminin du groupe, a été de rester fidèle aux racines traditionnelles de son pays, nous délivrant ainsi une sorte de pop wold music éthérée, un patchwork unique dont s'inspireront quelques artistes - les premières écoutes rappellent étrangement certains travaux de Björk. C'est palpable notamment sur leur premier opus, le fameux album éponyme sorti en 1984 : une bonne longueur d'avance pour un groupe relativement éphémère.
Paradise Of Replica est leur second album studio, sorti cinq ans plus tard, avec un label différent, un style plus net et un line up complètement réassorti (seuls subsistent Haco et Tadahiko Yokogawa). Ponctuant déjà la carrière du projet, l'album n'en est pas moins très bon ; un jouet déglingué à la mécanique d'horloger, une petite poupée désenchantée au charme fou, qui rappelle sans mal celui de Togawa Jun ; mais ce brin de sensualité, un style reconnaissable entre milles, c'est aussi un langage aérien, imprévisible, qui prend tout son sens dans cet univers impressioniste ; comme une Kate Bush orientale, qui sait s'entourer autant d'éléments mélodiques complexes et fouillés, que d'une dimension percussive très riche.
La seconde moitié de l'album constitue la partie la plus poussée et la plus intéressante, à découvrir d'urgence pour sa phase expérimentale plus poussée, qui marque un changement des variations électroniques pour garantir des effets mélodiques saisissants ; ce qui place d'office la création de 1989 dans la catégorie de l'avant-prog chez les amateurs d'outratlantique.

Le temps passe vite dans ce cocktail doux comme l'abricot, rouge comme la cerise et acide comme le citron... si vite, qu'on saisit forcément l'intérêt premier des remixes : leur présence motivée par le souci de transformer Paradise of Replica en un petit chef-d'oeuvre... un tantinet plus long !
De grâce, ne prenez pas peur : la qualité n'en est pas amoindrie, les mix sont plutôt bien pensés et se laissent parfaitement écouter, alors que l'envie vous prend de regarder un peu le mini-poster joint dans cette édition, qui propose les lyrics en japonais et en anglais.

Finalement, Paradise of Replica est bien de la même trempe que son prédécesseur, malgré un son beaucoup plus soigné ; personnellement mon préféré des deux, bien que je n'ait pas encore écouté le Live Editions – qui à l'instar de Paradise of Remixes a été rajouté à la nouvelle réédition du premier album, pour le plus grand bonheur des fans. C'est donc un grand dommage que l'écoute soit limitée, on jurerait assister à un témoignage de mort prématurée... Haco aura sa résurrection dès 1995, en langant sa carrière solo ; mais d'après certains, on atteindra rarement un aussi bon niveau d'expérimentation progressive au subtil parfum évanescent de pop traditionnelle.

Sans aucun doute, à conseiller à ceux qui ne craignent pas de passer du bon temps avec les artistes féminines aux pérégrinations sonores un peu spéciales.

A noter, une compilation de raretés est apparemment sortie sous le nom de Glass Tube en avril 2005.

Note générale : 17/20

*** Si vous aimez, essayez... ***

After Dinner – After Dinner
Björk – Homogenic
Laurie Anderson – Big Science

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Commentaires
B
Hum, 18 il aurait fallu que je sois très fan, ce qui n'est pas spécialement le cas! Et pourtant je l'adore cet album.<br /> En ce moment je m'intéresse aussi à Jun Togawa, seulement difficile de trouver les albums de la pas toute jeune demoiselle de la pop dadaiste à part au Japon même...<br /> <br /> A surveiller donc ;)
N
Je ne suis pas vraiment fan des musiciens japonais mais étant quelqu'un de curieux j'ai brièvement écouté cet album. Et personnellement je monterai jusqu'à 18/20! ;)<br /> Mes respects tout de même cher chroniqueur!
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