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Chroniques en Vrac
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Chroniques en Vrac
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18 décembre 2006

Dazzling Killmen - Dig Out The Switch

dazzling_killmen_digoutEn général, quand on veut découvrir un groupe, on se penche sur le premier album venu, au hasard des rencontres, la naissance à de providentiels coups de coeur due à l'amoureuse recherche d'une rareté aux fins fonds des bacs de cds du fournisseur officiel du coin, choc de notre semence musicophile contre cet ovule plat révélateur de plaisirs singuliers. Ici, ça n'a pas été le cas. Un pote m'avait conseillé Face Of Collapse, et personnellement je savais que le dernier album de Dazzling Killmen était un très bon Recuerda de 1996. Le problème, c'est que je supporte moyennement qu'on me force la main... et en plus, je préfère écouter ce qui colle au plus près des racines du groupe - dans la limite du possible.

Ce sont donc écoulés environ cinq mois entre le moment où un pote a nommé son personnage de jeu d'aventure « Dazzling Killmen » (allez-y, dites que c'est un geek, ça lui fera plaisir !) et le moment où j'ai enfin pu dégoter par Internet ce fameux Dig Out The Switch, soit le premier album de groupe sorti en 1992 sur un petit label français, feu Intellectual Convulsion. Cinq mois où je me suis tassé l'esprit pour ne pas craquer sur la facilité, épiant chaque recoin de boutique virtuelle pour trouver les (post-)premiers pas d'un groupe que je savais déjà génial. Et je les ai trouvés pour un prix plus qu'abordable, bonheur ineffable de découvrir le groupe de Nick Sakes et de ses deux poteaux étudiants de jazz au groove dangereusement mortel, dans leur étape de découverte d'un (dés)équilibre parfait.

Voyons voir, combien de fois me suis-je écouté ce skeud en une semaine et demie ? Six fois ? En période de partiels ? Oui, à peu près. Rarement un album m'aura fait cet effet-là. Un choc récent similaire à celui de Oxbow, mais en différent : ici, tout est beaucoup plus speed, du hardcore en veux-tu en voilà, du noise boosté à l'état brut. De la poudre à canon qui parle, un ensemble énergique au possible qui souffle dans les bronches et fait trembler le corps tout entier.
Enregistré par (l'omniprésent) Steve Albini, Dig Out The Switch envoie la sauce dès la première seconde avec le combo d'opening tracks de Serpentarium, Dig The Hole et Captain Is Dead, comprenez trois tubes de math-noise naissante, où le groupe de St-Louis se lâche complètement, laisse l'empreinte et étalonne le niveau du reste de ce superbe disque de musique brute en état de grâce. Inutile de chercher à comprendre, le sujet est maîtrisé de bout en bout, on passe de tubes en tubes, c'est l'éclate totale. Une démonstration de force aux dimensions de dialectique mélodique. Une embarcation infernale en exploration d'un monde nouveau, le mathcore ; entre horreur et violence, un coup de pied au cul de la part d'un Lucifer aux santiagues de fonte, le tout au coeur d'une colonie de bourrasques bruitistes.
Difficile d'en rajouter davantage... Merde, je voudrais bien parler plus en profondeur d'un tel album, mais c'est plus fort que moi, je dois m'en retourner l'écouter. Ca fait pas une heure que je suis assis à tenter de résumer l'intérêt de ce disque que ça me démange déjà, je peux tout simplement pas me passer de lui ; tant pis pour la qualité de la chronique, démerdez-vous avec ce que j'ai dit ! Vous me comprendrez quand vous arez vécu ça. Cet album est une tuerie, point. Rajoutez « extatique » et « majeure » si vous le voulez, ça correspond aussi à l'état de transe qu'il procure. Peu importe.

Et dire que le temps que l'album soit enfin sorti, le groupe voulait plus en entendre parler. J'ai hâte de me farcir Face Of Collapse en plein dans les naseaux. Qu'y a-t-il à ajouter ? Agressif, forcené, furieux, sinon rien. Ceux qui aiment la violence sans concession, la noise la plus brutale : foncez. Amateurs de Godspeed You Black Emperor et autres groupes aux métissages atmosphériques, passez votre chemin, ou tentez le suicide. Voilà de la bonne « musique de zouaves » comme ne l'aiment pas les péteux hype.

Dazzling Killmen : l'essayer, c'est l'adopter.

Note générale : 21/20

*** Si vous aimez, essayez... ***

Dazzling Killmen - Face Of Collapse
Brise-Glace - When In Vanitas...
Don Caballero - What Burns Never Return

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Commentaires
B
Eh oui, c'est la vie. Ca nous arrivera un jour !<br /> <br /> Rien à voir, mais moi en tout cas j'adore jouer au nouveau Zelda sur Wii. Pas toi ? mouarf.
M
Dire que Nick Sakes a une téte de papa quarantenaire rangé et qu'il fait maintenant de la pop tordue. Difficile a croire. J'adore en tout cas sa vieille Gibson LP blanche.
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